Clément Borre est un des représentants de la jeune peinture actuel le

qui revient nous poser la question du tableau.

Cette question, il la pose non seulement en se tournant vers la peinture

à un moment de l’histoire où le tableau comme oeuvre d’art appartient

presque au passé mais aussi par la manière qu’i l élabore jour après jour

et qui amène la peinture à déborder du châssis proprement dit .

Le titre de son exposit ion, « out of touch », décrit bien la relation que

Clément installe entre sa peinture et nous. Au premier abord, le

spectateur perd le contact : nous sommes habitués à déchiffrer le

sens que porte la toile et là, nous regardons une surface unie de

matières transparentes qui ne raconte rien.

Le deuxième niveau de perception est plus profond et s’adresse

étrangement à ce qu’il y a de plus tactile en nous.

« Out of touch », celle du peint re cet te fois, c’est aussi la préférence

pour une peinture qui s’étale et vient déformer parfois la surface

jusqu’à la luxuriance du débord qui révèle la préhistoire des couches.

Plus de touche, plus d’instant .

Les toiles de Clément sont des pièges à temps. Des parenthèses où le

regard s’ immerge dans un temps qui lui appartient enf in. Une plage

pour la couleur.

A propos de l’exposition « out of touch » mai 2011

hervé Creff

le 20 mai 2011